La téléconsultation s’inscrit désormais durablement dans le paysage médical français. Après le pic historique de 2020 lié à la crise sanitaire, la pratique se stabilise et trouve son public.
Qui sont les patients qui consultent en ligne ? Analyse des dernières données de l’Assurance Maladie, communiquées à l’occasion des Assises de la Téléconsultation en juin 2025.
L’adoption des plateformes de téléconsultation en forte progression
La téléconsultation poursuit sa progression avec 13,9 millions de consultations réalisées en 2024, marquant une hausse de 18,7% par rapport à 2023. Si les médecins libéraux restent les premiers acteurs avec 55% de l’activité, les plateformes agréées telle que Qare s’imposent comme un canal majeur d’accès aux soins. Leur part est passée de 6% en 2021 à 40% en 2024, une tendance qui s’accentue encore au premier trimestre 2025 avec 43% des téléconsultations.
Une patientèle diversifiée
Le profil des patients téléconsultants présente plusieurs caractéristiques notables :
- une majorité de femmes, avec un pic d’utilisation entre 20 et 30 ans,
- Un rebond d’utilisation notable chez les plus de 75 ans,
- 18% des patients des plateformes n’ont pas de médecin traitant (contre 11% dans la population générale).
Une réponse aux enjeux d’accès aux soins
Dans un contexte où 87% du territoire français est considéré comme désert médical et où 6 millions de Français sont sans médecin traitant, la téléconsultation apporte une solution concrète :
- 64% des rendez-vous sont obtenus sous 48h.
- Les plateformes touchent particulièrement les zones sous-dotées : 42% de leur activité se concentre dans les Zones d’Intervention Prioritaire, qui ne représentent que 28% de la population.
- 14% des patients sont bénéficiaires de la Complémentaire Santé Solidaire.
Impact sur la pratique médicale
L’intégration de la téléconsultation varie selon les spécialités.
- Pour les médecins généralistes libéraux elle représente 2,3% de l’activité clinique. Fait notable : 67% des téléconsultations de médecine générale s’effectuent dans le cadre du suivi médecin traitant.
- Pour les endocrinologues libéraux, la part des consultations à distance se porte à 6% de l’activité.
- Pour les psychiatres libéraux : 7% de l’activité.
Une complémentarité présentiel-distanciel qui se dessine
Les données révèlent une répartition intéressante : les patients consultant des médecins généralistes libéraux en téléconsultation résident principalement dans des communes favorisées, tandis que les utilisateurs des plateformes telle que Qare se trouvent davantage dans des zones à faible densité médicale.
Cette complémentarité montre que la téléconsultation, loin de se substituer à la médecine traditionnelle, vient enrichir l’offre de soins en s’adaptant aux besoins spécifiques des territoires et des patients.
Source principale : communiqué de presse Assurance Maladie, 27 juin 2025
Autres sources : Egora.fr (30 juin 2025) ; Info.gouv.fr (2024) ; DREES (décembre 2024) ; Alturgences (2025)