Qare a eu la chance de recueillir le témoignage du Docteur Daniel Trandafir, médecin généraliste remplaçant, qui pratique la téléconsultation depuis 2017.

Dans cette interview, il partage son expérience sur l’intégration de la télémédecine dans sa pratique quotidienne, les avantages qu’elle apporte aux patients et ses visions pour l’évolution de cette pratique médicale 

 

Bonjour Docteur, racontez-nous votre parcours ?

Bonjour, j’ai 37 ans, médecin remplaçant.

Depuis quand avez-vous commencé à téléconsulter ? 

Je téléconsulte depuis 4 ans.

Quelle place la téléconsultation prend-elle aujourd’hui dans votre pratique médicale ?

Je fais de la télémédecine complémentaire à mes activités de remplacement.
La téléconsultation a transformé la pratique médicale en offrant des moyens innovants pour fournir des soins, améliorer l’accessibilité et la continuité des services de santé.

Pour moi, cela permet d’assurer le suivi de certains patients et la gestion des soins primaires.

Je peux compter sur la communauté médicale en cas de questions relatives à certains cas que je vois en présentiel. La téléconsultation me permet d’offrir des options à certains patients n’ayant pas accès à des services en présentiel (je pense notamment aux spécialistes de psychiatrie surchargés par moment ou aux dermatologues).

Que vous apporte la téléconsultation ? En quoi vous aide t-elle dans votre pratique médicale ? 

La téléconsultation apporte une flexibilité, améliore l’accès aux soins et la gestion des maladies chroniques, tout en augmentant la satisfaction des patients. Elle permet une meilleure gestion du temps et renforce la continuité des soins.
Malgré certaines limitations, elle constitue un complément précieux aux consultations traditionnelles.

Une anecdote à nous partager sur une situation cocasse ? 

Une patiente me demandant si je n’aurais pas “une crème ou un peu de kiné” à lui prescrire pour son pied et son bras alors qu’elle ne voulait pas se rendre aux urgences sur ce qui semblait être un AVC  < 12 h.

Quelle est la fois où vous vous êtes sentie le plus utile en téléconsultation ? Une histoire qui vous rend fier ? 

Plusieurs situations : découverte d’AVC, méningites et même crises suicidaires.

Mais celle qui me tient à cœur, c’est l’histoire d’une jeune patiente qui est venue me voir pour un simple rhume, mais je sentais que quelque chose n’allait pas.

Au bout de 10 minutes, nous avions terminé la consultation. Ma dernière question a été de savoir si elle se sentait bien. Elle m’a dit que oui. J’ai insisté. Une heure plus tard de discussion, après de multiples larmes, elle est repartie avec un suivi psychologique et un AT. J’ai pu la suivre et la revoir plusieurs fois après, avec introduction d’antidépresseurs et un suivi par un confrère psychiatre.

Tout va bien maintenant (plus de deux ans après). Elle n’a plus de traitement et m’a remercié, car elle traversait un très mauvais cap étant toute seule dans une nouvelle ville et un nouveau pays, loin de sa famille et de ses amis.


Comment voyez-vous la téléconsultation dans les années à venir ? 

La téléconsultation continuera de s’étendre, offrant un accès accru aux soins dans les régions reculées et sous-desservies. Elle intégrera davantage de technologies avancées comme les dispositifs médicaux connectés pour des diagnostics plus précis et meme l’IA. Elle deviendra, je pense, un complément standard aux consultations en personne, améliorant la continuité des soins et la satisfaction des patients.

Vous êtes médecin ?

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