Données issues de Sentiweb, Santé publique France et du BEH de l’hôpital civil de Lyon

Les agents infectieux responsables d’infections respiratoires circulent à des niveaux très bas sauf en PACA, région Grand Est et Centre Val de Loire, la varicelle circule un peu partout en France comme le mois dernier et comme l’an dernier, les gastro-entérites circulent peu, moins que le mois dernier et moins que l’an dernier. Attention à l’épidémie en cours de Parvovirus B19 (5e maladie).

Au sommaire :

I – Infections respiratoires aigues

II – Infections pédiatriques

III – Focus Parvovirus B19

 

I – Infections respiratoires aigues

Les IRA sont dues à différents virus respiratoires dont le SARS-CoV-2 (Covid-19), les virus grippaux et d’autres virus respiratoires comme le VRS, le rhinovirus, ou le métapneumovirus. La surveillance des IRA a pour objectif le suivi des épidémies dues à ces virus.

En France métropolitaine, la semaine dernière (2024s17), le taux d’incidence des cas d’infection respiratoire aiguë (IRA) vus en consultation de médecine générale a été estimé à 125 cas pour 100 000 habitants (IC 95% [106 ; 144]). Sous réserve de la consolidation à venir des données, ce taux est stable par rapport à la semaine précédente (données consolidées pour 2024s16 : 102 [89 ; 115]).

Au niveau régional, les taux d’incidence les plus élevés ont été observés en : Provence-Alpes-Côte d’Azur (214 [114 ; 314]), Centre-Val de Loire (176 [90 ; 262]) et Grand Est (139 [55 ; 223]).

Covid-19 : le taux d’incidence des cas de Covid-19 vus en consultation de médecine générale pour une infection respiratoire aiguë a été estimé à 4 cas pour 100 000 habitants (IC 95% [2 ; 5]), soit 2 357 [1 341 ; 3 373] nouveaux cas. Sous réserve de la consolidation à venir des données, ce taux est stable dans toutes les tranches d’âge et se situe à un faible niveau d’activité (données consolidées pour 2024s16 : 5 [3 ; 7]).

  • Rougeole : transmission communautaire de rougeole dans l’agglomération lyonnaise.
  • Picornavirus (Rhinovirus et Entérovirus) : principal virus détecté à l’hôpital dans la population pédiatrique et adulte jeune.
  • Influenza : épidémie presque terminée.
  • SARS-Cov-2 : détection à son niveau le plus bas depuis des années.

 

II – Infections pédiatriques

A – Varicelle

En France métropolitaine, la semaine dernière (2024s17), le taux d’incidence des cas de varicelle vus en consultation de médecine générale a été estimé à 27 cas pour 100 000 habitants (IC 95% [19 ; 35]). Sous réserve de la consolidation à venir des données, ce taux est stable par rapport à la semaine précédente (données consolidées pour 2024s16 : 27 [20 ; 34]) et correspond à un niveau d’activité similaire à ceux observés habituellement en cette période.

Au niveau régional, les taux d’incidence les plus élevés ont été observés en : Bretagne (42 [3 ; 81]), Nouvelle-Aquitaine (38 [0 ; 76]) et Occitanie (30 [4 ; 56]).

 

B – Diarrhée

La surveillance des diarrhées aiguës a pour objectif le suivi des épidémies de gastro-entérites.

En France métropolitaine, la semaine dernière (2024s17), le taux d’incidence des cas de diarrhée aiguë vus en consultation de médecine générale a été estimé à 61 cas pour 100 000 habitants (IC 95% [49 ; 73]). Sous réserve de la consolidation à venir des données, ce taux est stable par rapport à la semaine précédente (données consolidées pour 2024s16 : 61 [51 ; 71]) et correspond à un faible niveau d’activité par rapport à ceux observés habituellement en cette période.

Au niveau régional, les taux d’incidence les plus élevés ont été observés en : Corse (151 [3 ; 299]), Nouvelle-Aquitaine (80 [28 ; 132]) et Bretagne (74 [24 ; 124]).

 

III – Focus Parvovirus B19

Le Parvovirus humain B 19 est à l’origine d’une infection le plus souvent asymptomatique, mais aussi d’un érythème infectieux, le mégalérythème épidémique ou cinquième maladie (maladie de la joue giflée), une infection infantile bénigne. Il s’agit d’un virus strictement humain dont le principal mode de transmission est la voie respiratoire. Les signes cliniques apparaissent après une incubation de 4 à 21 jours. La primo-infection peut entraîner des manifestations sévères chez les personnes atteintes d’anémie hémolytique chronique, chez des personnes immunodéprimées et chez les femmes enceintes chez qui elle peut être responsable de fausses couches et d’anasarque fœto-placentaire. Une myocardite ou une encéphalite peuvent parfois être observées [1]. Cette maladie ne fait l’objet d’aucune mesure de prévention spécifique, en particulier l’éviction scolaire n’est pas préconisée. Il est néanmoins recommandé d’informer les sujets à risque et les femmes enceintes lors de la survenue de cas groupés ou de cas en collectivité afin d’éviter les contacts. L’infection par le Parvovirus B 19 ne fait pas l’objet d’une surveillance spécifique en France.

 

Une épidémie d’infections à Parvovirus B 19 touchant toutes les catégories d’âge et en particulier l’enfant a débuté en mai 2023. Son intensité s’est accrue au dernier trimestre de 2023 et elle poursuit son ascension en 2024 avec un pic qui n’a pas encore été atteint au mois de mars.

 

Certains services de périnatalité indiquent une augmentation de fausses couches et de morts fœtales en lien avec une infection à Parvovirus B 19. Des données de laboratoire montrent des tests positifs pour le Parvovirus B 19 dans les prélèvements de liquide amniotique. Ces deux éléments n’ont pas pu être quantifiés nationalement.

Le nombre de cas d’infections sévères à Parvovirus B 19 serait en augmentation, comme cela a été signalé à Santé publique France par certains médecins urgentistes et réanimateurs. Cette donnée n’a pu être quantifiée.

La surveillance virologique des infections à Parvovirus B 19 a mis en évidence une augmentation du nombre de diagnostics réalisés dans les trois groupes de la population considérés : enfants de moins de 15 ans, femmes de 20-40 ans et autres personnes âgées de 15 ans ou plus.

Les données de passage aux urgences montrent une légère hausse des hospitalisations après un passage pour suspicion d’infection à Parvovirus B 19, mais les effectifs restent très faibles.

Le nombre de décès liés à une infection à Parvovirus B 19 était en moyenne de 1,8/an en période pré-pandémique et touchait majoritairement les adultes. Même si ce nombre reste faible et cohérent avec la faible sévérité de l’infection, il est à surveiller car il a augmenté de façon notable depuis 2022 en lien avec la circulation plus active du virus et affecte davantage les enfants, qui constituent la totalité des 5 décès déjà enregistrés pour l’année 2024 via la certification électronique des décès. Ces 5 décès surviennent chez des enfants âgés de moins d’un an dont 4 nouveau-nés suite à une infection congénitale.

Source : Santé Publique France 

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