Les épidémies d’infections respiratoires sont en augmentation, le SRAS COV2 circule principalement chez les plus de 65 ans, le VRS circule fortement chez les moins de 5 ans, le picornavirus chez les 6-11 ans la grippe circule peu, la varicelle circule un peu dans le Sud-Est, et les gastro-entérites en Nouvelle Aquitaine et Occitanie. Attention à l’épidémie en cours d’infections : la Mycoplasma pnaumoniae sur tout le territoire.
Au sommaire :
- infections respiratoires (dont COVID-19),
- infections pédiatriques,
- focus autres pathologies : Mycoplasma pneumoniae
I – Infections respiratoires aigues
Les IRA sont dues à différents virus respiratoires dont le SARS-CoV-2 (Covid-19), les virus grippaux et d’autres virus respiratoires comme le VRS, le rhinovirus, ou le métapneumovirus. La surveillance des IRA a pour objectif le suivi des épidémies dues à ces virus.
En France métropolitaine, la semaine dernière (2023s47), le taux d’incidence des cas d’infection respiratoire aiguë (IRA) vus en consultation de médecine générale a été estimé à 363 cas pour 100 000 habitants (IC 95% [337 ; 389]).
Sous réserve de la consolidation à venir des données, ce taux est en nette augmentation par rapport à la semaine précédente (données consolidées pour 2023s46 : 258 [239 ; 277]).
Au niveau régional, les taux d’incidence les plus élevés ont été observés en : Grand Est (813 [638 ; 988]), Provence-Alpes-Côte d’Azur (489 [382 ; 596]) et Bretagne (465 [351 ; 579]).
Covid-19 : le taux d’incidence des cas de Covid-19 vus en consultation de médecine générale pour une infection respiratoire aiguë a été estimé à 98 cas pour 100 000 habitants (IC 95% [79 ; 117]).
Sous réserve de la consolidation à venir des données, ce taux est en augmentation par rapport à celui de la semaine précédente (données consolidées pour 2023s46 : 69 [60 ; 78], soit 45 872 [39 828 ; 51 916] nouveaux cas).
L’incidence des cas de Covid-19 vus en consultation de médecine générale pour une IRA est en augmentation depuis trois semaines.
Grippe : une faible circulation des virus grippaux a été observée en médecine générale. Ce niveau d’activité est similaire aux saisons passées à la même période.
VRS : augmentation de la circulation du VRS en médecine générale, et particulièrement chez les 0-14 ans.
Le niveau de circulation du VRS observé en médecine générale était similaire à la saison 2022-2023 à la même période, mais supérieur à ceux des saisons antérieures.
SARS-Cov-2 :
- Principal virus détecté dans la population adulte et adulte jeune
- Augmentation de la circulation dans la population adulte (nombre de cas et taux de positivité)
VRS :
- Principal virus détecté < 5 ans à l’hôpital
- Epidémie en phase d’accélération
- Possible que le pic épidémique soit atteint plus précocement qu’en période pré-covid-19
Picornavirus (Rhinovirus et Enterovirus)
- Principal virus détecté dans la population pédiatrique âgé de 6 à 11 ans
II – Infections pédiatriques
2.1 Varicelle
En France métropolitaine, la semaine dernière (2023s47), le taux d’incidence des cas de varicelle vus en consultation de médecine générale a été estimé à 10 cas pour 100 000 habitants (IC 95% [6 ; 14]).
Sous réserve de la consolidation à venir des données, ce taux est stable par rapport à la semaine précédente (données consolidées pour 2023s46 : 8 [5 ; 11]) et correspond à un faible niveau d’activité par rapport à ceux observés habituellement en cette période.
Au niveau régional, les taux d’incidence les plus élevés ont été observés en : Occitanie (17 [1 ; 33]), Provence-Alpes-Côte d’Azur (14 [0 ; 33]) et Ile-de-France (12 [3 ; 21]).
2.2 Diarrhée
La surveillance des diarrhées aiguës a pour objectif le suivi des épidémies de gastro-entérites.
En France métropolitaine, la semaine dernière (2023s47), le taux d’incidence des cas de diarrhée aiguë vus en consultation de médecine générale a été estimé à 85 cas pour 100 000 habitants (IC 95% [70 ; 100]).
Sous réserve de la consolidation à venir des données, ce taux est stable par rapport à la semaine précédente (données consolidées pour 2023s46 : 73 [62 ; 84]) et correspond à un faible niveau d’activité par rapport à ceux observés habituellement en cette période.
Au niveau régional, les taux d’incidence les plus élevés ont été observés en : Grand Est (159 [78 ; 240]), Nouvelle-Aquitaine (134 [85 ; 183]) et Occitanie (123 [76 ; 170]).
III – Focus Infection à Mycoplasma pneumoniae
Les autorités sanitaires ont été informées d’une recrudescence inhabituelle de cas d’infections respiratoires à Mycoplasma pneumoniae y compris de cas nécessitant une hospitalisation chez les adultes et les enfants en France.
Mycoplasma pneumoniae est une bactérie dite « atypique » responsable d’infections respiratoires, très fréquentes chez les enfants de plus de 4 ans (mais elle peut aussi être responsable d’infections chez les plus petits) et les jeunes adultes. Elle représente après le pneumocoque, la deuxième cause de pneumonie aiguë communautaire (PAC) bactérienne [1]. La transmission interhumaine se fait via les gouttelettes et l’incubation est de 1 à 3 semaines.
L’immense majorité des infections à Mycoplasma pneumoniae sont bénignes et guérissent spontanément.
Le diagnostic clinique en ville peut être évoqué devant une pneumopathie, notamment si celle-ci est associée à des douleurs musculaires, des lésions dermatologiques et une cytolyse hépatique, tout particulièrement en présence de cas groupés en collectivité. L’antibiothérapie probabiliste de première intention d’une pneumopathie à Mycoplasma pneumoniae repose sur les macrolides, en monothérapie, selon les posologies recommandées.
Devant une pneumopathie bactérienne, et en l’absence de signes d’emblée évocateur de bactérie atypique (début progressif, signes extra-respiratoires, état général conservé, opacité non systématisée), le traitement de première intention reste l’amoxicilline ou l’association amoxicilline/ acide clavulanique selon les recommandations habituelles. Dans ce cas, la réévaluation clinique à 48-72h de l’antibiothérapie initiale est impérative et le diagnostic de Mycoplasma pneumoniae doit être évoqué en cas d’échec, incitant à réaliser un changement antibiotique pour un macrolide après avoir réalisé une radiographie de thorax de contrôle pour éliminer un épanchement pleural et/ou une CRP.
La radiographie de thorax peut orienter le diagnostic devant un aspect d’infiltrat pulmonaire interstitiel diffus bilatéral. Les anomalies radiologiques sont inconstantes et le scanner thoracique low-dose présente de meilleures performances dans cette indication. Pour rappel, les investigations complémentaires dépendent de la gravité de la pneumonie et ne doivent pas retarder la mise en route d’un traitement probabiliste.
La confirmation du diagnostic d’infection à Mycoplasma pneumoniae se fait, si besoin, en milieu hospitalier par PCR sur prélèvement respiratoire, pharyngé ou nasopharyngé et/ou par diagnostic sérologique. La PCR notamment multiplex est à privilégier permettant un diagnostic précoce. La prise en charge du test PCR par l’assurance maladie n’est actuellement pas possible en ambulatoire.
La présente alerte ne doit faire oublier la recherche en premier lieu d’une pneumopathie virale grippale, Covid-19 ou VRS.
Sources :
- Santé publique France
- Sentiweb
- BEH de l’hôpital civil de Lyon