Dans le cadre de notre revue mensuelle en médecine générale pour mars 2024, voici une sélection d’articles sur différents thèmes : RGO chez l’enfant, Test sanguin et santé mentale, Inégalités en santé mentale, Canneberge et infection urinaire, et enfin le nouveau guide de repérage des troubles du neurodéveloppement.

 

I – RGO CHEZ L’ENFANT DE MOINS DE UN AN

Les régurgitations simples sont très fréquentes avant l’âge d’un an et ne présentent pas, dans la majorité des cas, de caractère de gravité même si elles peuvent être la source d’une anxiété parentale élevée.

Chez l’enfant de moins d’un an, la distinction entre régurgitations simples et RGO pathologique est parfois délicate. Les signes d’alerte d’une autre pathologie à prendre en charge en urgence sont des vomissements violents et en jet ou des vomissements bilieux. La réassurance parentale et des mesures hygiéno-diététiques sont généralement suffisantes pour la prise en charge des régurgitations simples.

Il est recommandé de ne pas recourir à un inhibiteur de la pompe à protons pour traiter des signes isolés de reflux de type régurgitations, pleurs ou irritabilité rapportés chez un enfant dont le développement est par ailleurs normal.

Avant l’âge d’un an, le recours à un inhibiteur de la pompe à protons relève d’une prescription hors AMM. Il est réservé au traitement d’une œsophagite par reflux authentifiée par endoscopie œsogastroduodénale ou au traitement d’un reflux gastro-œsophagien pathologique attesté par pH-métrie.

Source : HAS Santé 

 

II – EDIT-B™ : TEST SANGUIN POUR DISTINGUER LE TROUBLE BIPOLAIRE DE LA DEPRESSION

Un test d’aide au diagnostic en santé mentale pour distinguer trouble bipolaire et dépression sera disponible à partir d’avril 2024. Ce test innovant s’appuie sur les modifications de l’édition de l’ARN de cibles spécifiques mesurées dans le sang et sur les données individuelles des patients, il permettra de réduire le délai de diagnostic de maladie bipolaire, avec 86% de sensibilité et 80% de spécificité.

En pratique, il sera réalisé à partir d’un prélèvement sanguin fait en laboratoire chez le patient au cours d’une phase dépressive, traitée ou non traitée. Les données du séquençage qui est réalisé sont ensuite soumises à l’algorithme Edit-B, offrant une aide diagnostique aux cliniciens

Sources : 

 

III – SANTE MENTALE : DES TENDANCES DEFAVORABLES A SURVEILLER DE PRES

Des inégalités de santé persistent entre les femmes et les hommes.

Les données disponibles témoignent d’une augmentation des troubles dépressifs ainsi que des gestes et idées suicidaires à la suite de la pandémie de Covid-19. Si ce phénomène touche les deux sexes, les femmes apparaissent les plus concernées quel que soit l’indicateur considéré. Ainsi, selon les données du Baromètre santé 2021, la prévalence de l’épisode dépressif caractérisé (EDC) au cours des 12 derniers mois était de 17 % parmi les femmes de 18-75 ans vs 10 % parmi les hommes, confirmant des écarts observés depuis plusieurs décennies.

Les hausses s’avèrent particulièrement marquées parmi les jeunes adultes : plus d’une femme sur 4 de 18-24 ans rapporte ainsi un EDC dans l’année (contre environ un homme sur 7). La prévalence des pensées suicidaires survenues dans l’année a également été multipliée par trois chez les jeunes femmes de 18-24 ans entre 2014 et 2021 (de 3 % à 9 %) et les tentatives de suicide ont augmenté de près de 6 points entre 2010 et 2021, passant de 7 % à 13 %.

Source : Santé publique France 

 

 

IV – REVUE DE LA LITTERATURE SUR L’INTERET DE LA CANNEBERGE EN PREVENTION DES INFECTIONS URINAIRES

Une revue de la littérature concernant l’efficacité de la canneberge – cranberry en anglais -, et de ses produits dérivés (jus, comprimés, capsules), a récemment été publiée par la Cochrane Library.

Elle retrouve que ces produits permettaient de réduire le nombre d’IU de :

  • 26% chez les femmes souffrant d’infections urinaires récurrentes (8 études, 1 555 participantes : RR 0,74),
  • 54% chez les enfants atteints d’infections urinaires (5 études, 504 participants : RR 0,46),
  • 53% chez les personnes sensibles aux infections urinaires, suite à une intervention telle qu’une radiothérapie de la vessie (6 études, 1 434 participants : RR 0,47).

En revanche, les produits à base de canneberge n’ont pas prouvé d’efficacité chez les hommes et les femmes âgés placés en institution, chez les adultes présentant un dysfonctionnement neuromusculaire de la vessie et une vidange vésicale incomplète, ou chez les femmes enceintes.

Les données actuelles ne permettent pas de déterminer si les produits à base de canneberge sont plus ou moins efficaces que les antibiotiques ou les probiotiques pour prévenir d’autres infections urinaires.

Source : Cochrane Library

 

V – NOUVELLE VERSION DU GUIDE DE REPERAGE DES TROUBLES DU NEURO DEVELOPPEMENT (TND) CHEZ LES ENFANTS DE MOINS DE 7 ANS

Les grilles de la nouvelle version de ce guide seront incorporées au carnet de santé au printemps 2024 afin que le repérage précoce des troubles TND soit systématisé. Le guide peut être utilisé dans le temps d’une consultation courante.

Quelques messages clés :

  • Si l’enfant présente une régression des acquisitions : orientation en urgence vers une consultation hospitalière de pédiatrie ou neuropédiatrie
  • Chez les 0-3 ans : la présence de 2 signes dans au moins 2 domaines de développement est un critère d’orientation vers la PCO
  • Chez les 4-6 ans : la présence 3 signes dans au moins 2 domaines de développement est un critère d’orientation vers la PCO

Sources : Handicap.gouv (1), Handicap.gouv (2)

 

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