En juin 2024, le bulletin de Santé Publique France met en lumière plusieurs évolutions majeures en santé publique. Tout d’abord, l’augmentation des cas de Covid-19 est marquée par une hausse des recours aux urgences (+52%) et chez SOS Médecins (+51%). Parallèlement, un guide sur le Covid long publié par la HAS vise à améliorer la prise en charge des patients post-Covid. De plus, les plaintes somatiques chez les enfants, souvent liées à des événements traumatiques, restent préoccupantes. En outre, de nouvelles recommandations appellent à une utilisation prudente de l’aspirine en prévention primaire. Enfin, la signature de la nouvelle convention médicale et les améliorations du dispositif « Mon soutien psy » témoignent de l’engagement envers une meilleure qualité des soins et un soutien psychologique renforcé.

I. Augmentation des cas de covid 19

Les recours pour suspicion de COVID-19 continuent leur augmentation depuis huit semaines. La hausse est de plus en plus marquée, que ce soit pour les passages aux urgences (+52%) ou chez SOS Médecins (+51%), atteignant l’ensemble des classes d’âges.

Vous trouverez plus d’informations ici (Santé publique France).

Concernant le covid long, un guide HAS du parcours de soins pour le Covid long a été publié début mai :

– afin de préciser les niveaux de prise en charge des patients présentant un état post-Covid, selon la nature de leurs troubles et la complexité de leur situation (guide complet ici),

– et afin d’apporter une réponse adaptée aux besoins des patients, réduire l’errance médicale, faciliter et harmoniser l’organisation de la prise en charge (guide complet ici).

 

II. Plaintes somatiques et évènements traumatiques chez l’enfant

Il faut penser à rechercher des événements traumatiques face à la multiplicité de plaintes somatiques chez l’enfant.

Les plaintes somatiques chez des enfants de 7 à 17 ans sont fréquentes chez des victimes d’évènements traumatiques (confrontation avec la mort ou le danger de mort, blessure grave, violences sexuelles, qu’ils aient été victimes directes ou témoins), selon une enquête monocentrique niçoise.

L’étude a été conduite auprès de 363 jeunes, dont 52,1 % de garçons, avec un âge moyen de 13,6 ans. La nature et l’intensité des symptômes somatiques ont été parallèlement évaluées selon un auto-questionnaire spécifique (PHQ-13).

Les troubles somatiques les plus fréquents étaient la fatigue, les troubles du sommeil et les maux de tête, et seraient d’autant plus fréquents et intenses que les patients présentent un trouble du stress post-traumatique.

Source : JAMA Network 

 

III. Aspirine et prévention primaire

Les sociétés savantes européennes et américaines de cardiologie préconisent un recul de l’usage de l’aspirine à faible dose en prévention primaire, avec une décision d’initiation du traitement à faire au cas par cas. En effet, trois études randomisées ont montré que l’aspirine prescrite aux patients à risque cardiovasculaire en prévention primaire n’a pas d’effet positif sur la mortalité globale et qu’elle est associée à un surrisque hémorragique.

Cependant pour les adultes à haut risque cardiovasculaire et déjà traités par aspirine à faible dose en prévention primaire, le traitement doit être poursuivi, sauf en cas d’apparition de facteurs de risque de saignement.

Source : La revue du praticien 

 

IV. Nouvelle convention médicale

La nouvelle convention médicale, entre médecins et assurance maladie, a été signée le 4 juin 2024 pour la période 2024-2029.

Parmi les 4 axes prioritaires, l’un concerne la qualité des soins. Pour cela 15 programmes d’actions sont proposés pour agir en faveur de la pertinence et la qualité des soins. Les thèmes identifiés pour ces programmes comprennent entre autres :

  • le juste recours aux arrêts de travail ;
  • la lutte contre l’antibiorésistance, la réduction de la polymédication, la pénétration des biosimilaires, la sécurisation de la prescription d’analgésiques et d’opioïdes, la lutte contre le gaspillage des dispositifs médicaux ;
  • la sobriété des pratiques : réduction des actes d’imagerie ou de biologie inutiles ;
  • l’amélioration des parcours des patients atteints de pathologies chroniques.

Deux observatoires seront déployés portant sur l’accès aux soins et sur la pertinence et la qualité des soins.

Pour plus de détails, retrouvez l’arrêté du 20 juin 2024 portant approbation de la convention nationale ici.

 

V. Dispositif « Mon soutien psy »

Le dispositif mon soutient psy s’adresse aux patients (âgés de plus de 3 ans) en souffrance psychique d’intensité légère à modérée et permet d’accéder à des consultations remboursées avec des psychologues conventionnés.

Les indications comportent notamment chez l’adulte ; trouble anxieux d’intensité légère à modérée, trouble dépressif d’intensité légère à modérée, mésusage de tabac, d’alcool et/ou de cannabis (hors dépendance), et trouble du comportement alimentaire sans critères de gravité.

Ce dispositif est à présent simplifié : l’adressage initial par le médecin traitant n’est plus obligatoire, le nombre de séances pris en charge augmente, passant de 8 à 12, et la tarif de la consultation psychologue pris en charge est de 50 euros.

Source : Ameli

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