Au sommaire :
- Rougeole : le point sur l’épidémie au Maroc et en France, et les rappels sur la vaccination
- Endométriose : introduction d’un test salivaire
- Suicide : mal-être croissant chez les jeunes femmes
- Difficultés d’approvisionnement de certains médicaments en France
- Bon usage des antibiotiques : les fluoroquinolones
1. Rougeole
Epidémie au Maroc et augmentation des cas en France
L’OMS a lancé en janvier 2024 une alerte sur l’augmentation des cas de rougeole, avec plus de 306 000 cas déclarés dans le monde l’an dernier soit +79% par rapport à 2022. Cette hausse a également touché la France et l’Europe.
Le Maroc fait face à une recrudescence des cas de rougeole qui n’a cessé de prendre de l’ampleur depuis septembre 2023.
Depuis le 1er janvier 2025, on observe également une augmentation notable du nombre de cas importés de rougeole en France :
13 cas importés ou liés à une importation suite à un séjour au Maroc ont été déclarés depuis le début de l’année dans plusieurs régions en France contre 26 cas en 2024, soit un total de 39 cas importés ou liés à une importation entre 2024 et 2025. Les enfants de moins de 5 ans (12 cas) et les jeunes adultes (20 cas) sont particulièrement touchés. Ces cas sont dans la très grande majorité non vaccinés (23 cas) ou ignorent leur statut vaccinal (9 cas). Sur les 39 cas rapportés en 2024 et 2025, 26 ont été hospitalisés dont 11 au cours du mois de janvier 2025.
Une vigilance accrue est nécessaire compte tenu des voyages fréquents attendus à destination du Maroc.
Source : Santé Publique France
Rappels sur la vaccination contre la rougeole
En France, tous les enfants, adolescents et jeunes adultes nés après 1980 doivent être vaccinés contre la rougeole. La vaccination est obligatoire avant l’entrée en collectivité pour tous les nourrissons nés depuis le 1er janvier 2018 (première dose à 12 mois et seconde dose entre 16 et 18 mois).
Pour les personnes non ou incomplètement vaccinées, nées à partir de 1980 et âgées d’au moins 12 mois, un rattrapage vaccinal est recommandé quels que soient les antécédents vis-à-vis des trois maladies (rougeole, oreillons, rubéole – ROR). Elles peuvent recevoir deux doses en respectant un délai minimum d’un mois entre les deux doses, voire trois doses pour les personnes qui ont reçu une première dose de vaccin avant l’âge de 12 mois.
Source : Vaccination Info Service
2. Endométriose
Un test salivaire pour détecter l’endométriose (Endotest®) est désormais pris en charge par la Sécurité sociale dans le cadre d’une étude dont la promotion est assurée par la société Ziwig.
Pour bénéficier de ce test, les patientes âgées de plus de 18 ans doivent se rendre dans l’un des 80 hôpitaux participants à l’étude. Le test est non invasif et fournit des résultats en une dizaine de jours, permettant un diagnostic rapide avant même que l’endométriose ne soit visible par imagerie. Ce nouveau dispositif vise à réduire l’errance diagnostique, qui peut actuellement durer entre 7 et 10 ans.
Cette avancée marque une étape importante dans la lutte contre cette maladie gynécologique inflammatoire qui touche environ 1 femme sur 10 en France.
Sources : sante.gouv.fr ; legifrance
3. Suicide : mal-être croissant chez les jeunes femmes
On observe une très forte augmentation des hospitalisations chez les adolescentes et les jeunes femmes au cours de la dernière décennie.
Le nombre d’hospitalisations pour Gestes Auto Infligés (GAI) augmente chez les adolescentes et les femmes de moins de 25 ans depuis 2017, une hausse qui s’est accélérée à partir de 2021 et persiste au-delà de la période post-covid. 516 femmes de 15 à 19 ans sur 100 000 ont été hospitalisées en 2023 pour GAI (+ 46 % par rapport à 2017), plus de quatre fois le taux observé chez les hommes (113 sur 100 000).
Dans le même temps, les hospitalisations pour gestes auto-infligés ont nettement reculé chez les femmes de 30 à 69 ans et chez les hommes de 30 à 59 ans. Ainsi, les inégalités entre les femmes et les hommes se réduisent nettement entre l’âge de 35 et de 70 ans, tandis que l’écart augmente fortement entre les jeunes femmes et leurs aînées.
Chez les jeunes, le suicide constitue la deuxième cause de mortalité, mais c’est aussi la tranche d’âge dont le taux de suicide est le moins élevé : 2,7 pour 100 000 chez les moins de 25 ans, contre 13,3 pour l’ensemble de la population.
Les jeunes femmes demeurent la population chez qui le taux de suicide est le plus faible, quoiqu’il ait augmenté de près de 40 % entre 2020 et 2022 (passant de 1,15 à 1,60 pour 100 000).
Source : Dress
4. Disponibilité des produits de santé
Sur le site de l’ANSM, une rubrique est mise à disposition qui recense les médicaments d’intérêt thérapeutique majeur (MITM) faisant actuellement l’objet de difficultés d’approvisionnement et pour lesquels il n’y a pas ou pas suffisamment d’alternative thérapeutique disponible sur le marché français. Voir : https://ansm.sante.fr/disponibilites-des-produits-de-sante/medicaments
5. Fluoroquinolones : importance du bon usage de ces antibiotiques
Les fluoroquinolones sont des antibiotiques particulièrement efficaces destinés au traitement de certains types d’infections bactériennes, notamment lors de certaines infections graves pouvant engager le pronostic vital.
Comme tous les médicaments, les fluoroquinolones exposent à un risque d’effets indésirables connus. Certains effets, très rares, peuvent être graves, invalidants, persistants et potentiellement irréversibles. Ils touchent notamment les muscles, les articulations et le système nerveux (neuropathies périphériques). Dans ce contexte, leur bonne utilisation revêt une importance particulière.
Suite aux actions mises en place pour assurer leur bonne utilisation, leur consommation a considérablement baissé entre 2014 et 2023 en France. Malgré tout, des situations de mésusage sont encore rencontrées, situations qui exposent au même risque d’effets indésirables.
Voici un récapitulatif des situations dans lesquelles les fluoroquinolones ne doivent pas être prescrits :
- Pour traiter des infections non sévères ou spontanément résolutives ;
- Pour prévenir la diarrhée du voyageur ou les infections récidivantes des voies urinaires basses ;
- Pour traiter des infections non bactériennes, comme la prostatite (chronique) non bactérienne ;
- Pour traiter des infections de sévérité légère à modérée (notamment cystite, exacerbation aiguë de la bronchite chronique et de la broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO), rhino-sinusite bactérienne aiguë et otite moyenne aiguë), à moins que les autres antibiotiques habituellement recommandés pour ces infections soient jugés inappropriés ;
- À des patients ayant déjà présenté des effets indésirables graves avec un antibiotique de la famille des quinolones/fluoroquinolones.
Source : ANSM